Le 18 juin 1940, le général de Gaulle lançait depuis Londres, sur les ondes de la BBC, son célèbre appel à la résistance et à la poursuite des combats, après la demande d’armistice du maréchal Pétain à l’Allemagne nazie, le 17 juin 1940.
Le Dinannais René Pleven, futur président du Conseil de la quatrième République, qui se trouvait à Londres en 1940, fut l’une des premières personnalités marquantes à rejoindre le général de Gaulle. Son engagement fut une contribution majeure à la cause de la France libre. Dès le mois d’août 1940, alors bras droit du général de Gaulle, René Pleven partait en mission avec le futur général Leclerc, pour rallier les colonies et territoires français d’Afrique.

« De ceux qui sont revenus comme ils étaient partis, c’est-à-dire sans bruit, un à un, sans être remarqués par personne, de ces soldats, de ces aviateurs, de ces coloniaux, de ces marins, qui, les premiers à répondre à l’appel aux armes, ont été […] les derniers à les déposer. […] Ils durent tout créer de rien. […] Les navires armés un à un, les unités constituées, encadrées, une à une, au fur et à mesure que filtraient les hommes, les équipements, les armements, mendiés aux Alliés ou pris à l’ennemi, les routes, les ports, les aérodromes construits à force de volonté têtue, jour après jour. Comme ils se trompent ceux qui s’imaginent peut-être la France libre comme une sorte d’aventure journalière où, derrière des chefs prestigieux, le général de Gaulle, Leclerc, Koenig, Larminat, des volontaires héroïques cueillaient la gloire. L’héroïsme fut au combat, mais aussi dans l’effort de chaque jour. […] Silence, labeur et solitude, ces vertus du marin furent pendant longtemps les vrais attributs de ces Français libres, qui dans tous les coins du monde, œuvraient, luttaient, souffraient pour la patrie. » Extrait du discours de René Pleven, parlant au nom des anciens de la France libre, lors de la venue à Dinan du général Leclerc, le 15 septembre 1946. Publié dans Le Petit Bleu des Côtes-du-Nord, 21 septembre 1946.

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Cette année 1940 marquait également le début d’une longue captivité pour 1,5 million de soldats français faits prisonniers et envoyés dans des camps en Allemagne ou dans des camps du front en France, les Frontstalag, à l’instar des prisonniers de guerre français des colonies. Dès son occupation par les troupes allemandes, « Dinan [devint] une plateforme de transit, de tri, d’orientation et de départ vers les camps en Allemagne* ».

Dinan s’apprêtait à vivre à l’« heure allemande ».

(Coll. Bibliothèque municipale de Dinan)
*Gille Bourrien, « Prisonniers de guerre du pays de Dinan », in Le Pays de Dinan 2019.
Pour aller plus loin, nous vous invitons à consulter les articles publiés dans la revue Le Pays de Dinan, consacrés à la Seconde Guerre mondiale en pays de Dinan, dans cette bibliographie réalisée par l’équipe patrimoine de la bibliothèque.
Blandine.