Il va falloir patienter encore quelques semaines avant de retrouver le plaisir des salles obscures. Dans cette attente, nous vous proposons une sélection de DVD acquis récemment à la bibliothèque :
Les éternels de Jia Zhangke 2018, drame.

En 2001, la jeune Qiao est amoureuse de Bin, petit chef de la pègre locale de Datong. Alors que Bin est attaqué par une bande rivale, Qiao prend sa défense et tire plusieurs coups de feu. Elle est condamnée à cinq ans de prison. À sa sortie, Qiao part à la recherche de Bin et tente de renouer avec lui. Mais il refuse de la suivre. Dix ans plus tard, à Datong, Qiao est célibataire, elle a réussi sa vie en restant fidèle aux valeurs de la pègre. Bin, usé par les épreuves, revient pour retrouver Qiao, la seule personne qu’il ait jamais aimée…
“Avec une parfaite maîtrise de la narration, ce long métrage montre que le cinéaste ne se contente pas de construire un regard mais se préoccupe aussi de trouver une forme qui donne à l’œuvre sa fluidité, sa force et sa beauté.”
Baptiste ROUX, Positif.
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“Dans une Chine en proie à de violentes mutations, la métamorphose d’une femme qui s’est sacrifiée pour son amant. Une fresque noire, implacable.”
Louis GUICHARD, Télérama.
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“Jia Zhang-ke est certes coutumier de ces sauts d’échelles, mais on est toujours étonné par la façon dont ces strates se mélangent et se font écho avec fluidité, sans jamais alourdir un récit par ailleurs d’une grande limpidité.”
Jean-Sébastien CHAUVIN, Cahiers du Cinéma.
Le ciel attendra de Marie-Castille Mention-Schaar 2016, drame.

Sonia, dix-sept ans, a failli commettre l’irréparable pour garantir à sa famille une place au paradis. Mélanie, seize ans, vit avec sa mère, aime l’école et ses copines, joue du violoncelle et veut changer le monde. Elle tombe amoureuse via internet. Elles pourraient s’appeler Anaïs, Manon, Leila ou Clara, et comme elles, croiser un jour la route de l’embrigadement… Pourraient-elles en revenir ?
Marie-Castille Mention-Schaar, réalisatrice des Héritiers (2014) décrit subtilement les différentes étapes (séduction puis emprise) du processus qui fait basculer une lycéenne mineure vers la radicalisation. Un film excellemment interprété qui permet de comprendre pourquoi cela n’arrive pas qu’aux autres… A noter la participation de Dounia Bouzar, fondatrice du Centre de prévention des dérives sectaires liées à l’Islam (CPDSI), qui joue son propre rôle dans le film.
Synonymes de Nadav Lapid 2019, Comédie dramatique.

Yoav, un jeune Israélien, atterrit à Paris, avec l’espoir que la France et la langue française le sauveront de la folie de son pays. Pour lui, le rejet de son pays, qu’il trouve « répugnant, fétide, abominable, obscène, hideux… » — autant de synonymes pour une tentative désespérée de le définir, justement —, passera d’abord par le rejet de sa langue, l’hébreu.
Avec son troisième long-métrage (après « Le Policier » et « L’institutrice ») Nadav Lapid ne vous laissera pas indifférent. En effet ce film tantôt burlesque tantôt revendicateur est « politiquement incorrect », non sans humour.
La bonne épouse de Martin Provost 2019, comédie.

Tenir son foyer et se plier au devoir conjugal sans moufter c’est ce qu’enseigne avec ardeur Paulette Van Der Beck dans son école ménagère. Ses certitudes vacillent quand elle se retrouve veuve et ruinée. Est-ce le retour de son premier amour ou le vent de liberté de mai 68 ? Et si la bonne épouse devenait une femme libre ?
Un très beau casting pour ce retour dans les « sixties » où bon nombre de femmes rêvaient d’émancipation sans oser y croire. Noémie Lvovsky et Yolande Moreau sont, comme toujours, formidables !
« Les éternels », « Le ciel attendra » et « La bonne épouse » sont également disponibles sur la plate-forme numérique de la BCA.