A la fin de l’année 2020, l’Atelier du 5bis a été à l’origine d’une initiative originale et joyeuse. Durant ces deux derniers mois, les Crieurs de rue de la Compagnie Une aile la nuit ont déambulé dans les rues de Dinan, deux fois par semaine, pour crier des messages, anecdotes ou poèmes écrits par des habitant.e.s. L’objectif était de garder le lien avec la population, de nous donner le sourire mais aussi soutenir les professionnels de la culture !
La presse et les médias tous confondus ont généreusement relayé cette initiative ! Ouest France, Le Petit Bleu, Le Télégramme, Radio Nova, France 3,…

Les habitant.e.s ont volontiers participé et applaudi depuis leurs fenêtres, en ville, sur le parvis de la bibliothèque, etc. Nous avons souhaité donner une seconde vie à ces instants de joie éphémère en les publiant sur notre blog… Merci d’avoir partagé avec nous vos messages !
Retrouvez une nouvelle série de messages d’habitant.e.s (la suite au prochain épisode !) :
Message d’Ismaël :
« Les abeilles vivent dans les ruches,
Les poules dans les poulaillers,
Les chiens dans les niches
Et les escargots… Dans les salades ? »
Message anonyme :
« Et n’oubliez pas, si le canapé miaule c’est que vous êtes assis sur le chat ! »
Message anonyme :
Écrin.
« À Dinan.
Comme une cité d’or dont les toits sont l’écrin.
D’un diamant qui verse une tendre lumière.
Glorieuse, Dinan reflète une écumière.
Hargne bretonne au feu d’un cheval dont le crin.
Est une eau qu’illumine un soleil doux que craint.
Le gouffre en son galop inique. Ici, la pierre.
Réchauffe, protège et berce comme la fière.
Mer des arbres et des champs jusqu’à son marin.
Éclat maritime où s’avance une fenêtre.
Qui tire le foyer jusqu’à la porte à naître.
De son meilleur haut bois. Son flot vif est pavé.
Des sensations qui résonnent l’infinie.
Réintégration du corps dans le génie.
Des hommes par lesquels le donjon est lavé. »
Message d’Aliou Bah
« Le grand moment
Vite ! Vite ! Yallah ! Yallah !
Le bateau est sur l’eau prêt à partir.
On se bouscule.
Et ils nous poussent.
Tu resteras là où tu t’es assis.
Pas de place pour changer.
Sinon danger.
On ne voit rien.
Mais on entend.
Le bruit de l’eau.
Qui tape, qui frappe sur le zodiac.
Et le clapot.
Peut-être des poissons qui sautent.
Le temps qui passe.
Le froid qui vient.
Et puis la soif, la faim.
Et puis les fourmillements.
Les eaux marocaines sont sombres.
Les eaux internationales s’éclairent.
La houle fait frontière.
Au petit matin
Le soleil est rouge sur l’horizon
Et viennent les dauphins
Ils nous guident sur le chemin
De la côte, de l’Europe.
Ils jouent et ils sont beaux
Ils font oublier la peur.
Le temps qui passe
Le chaud qui vient
Et puis la soif, la faim
Et puis l’angoisse.
Le zodiac est en plastique.
Un petit trou suffit.
Pour mettre fin au Game.
Et puis soudain, au loin.
Très loin et très petit.
On peut voir des lumières.
Ce sont de grands bateaux.
Ou bien.
On les appelle au téléphone,
La Salvamento
Alors c’est l’hélico
Qui vient et nous survole.
Alors on le sait :
On a réussi.
On n’est pas morts ! »
Message d’Alain :
Tu mérites un amour, de Frida Kahlo (1907-1954)
« Tu mérites un amour décoiffant, qui te pousse à te lever rapidement le matin, et qui éloigne tous ces démons qui ne te laissent pas dormir.
Tu mérites un amour qui te fasse te sentir en sécurité, capable de décrocher la lune lorsqu’il marche à tes côtés, qui pense que tes bras sont parfaits pour sa peau.
Tu mérites un amour qui veuille danser avec toi, qui trouve le paradis chaque fois qu’il regarde dans tes yeux, qui ne s’ennuie jamais de lire tes expressions.
Tu mérites un amour qui t’écoute quand tu chantes, qui te soutient lorsque tu es ridicule, qui respecte ta liberté, qui t’accompagne dans ton vol, qui n’a pas peur de tomber.
Tu mérites un amour qui balayerait les mensonges et t’apporterait le rêve, le café et la poésie. »
Prochaine série de messages envoyés par les habitant.e.s le jeudi 4 février à 18 h !