Les Crieurs de rue #4

A la fin de l’année 2020, l’Atelier du 5bis a été à l’origine d’une initiative originale et joyeuse. Durant ces deux derniers mois, les Crieurs de rue de la Compagnie Une aile la nuit ont déambulé dans les rues de Dinan, deux fois par semaine, pour crier des messages, anecdotes ou poèmes écrits par des habitant.e.s. L’objectif était de garder le lien avec la population, de nous donner le sourire mais aussi soutenir les professionnels de la culture !

La presse et les médias tous confondus ont généreusement relayé cette initiative ! Ouest France, Le Petit Bleu, Le Télégramme, Radio Nova, France 3,…

Les habitant.e.s ont volontiers participé et applaudi depuis leurs fenêtres, en ville, sur le parvis de la bibliothèque, etc. Nous avons souhaité donner une seconde vie à ces instants de joie éphémère en les publiant sur notre blog… Merci d’avoir partagé avec nous vos messages !

Retrouvez une dernière série de messages d’habitant.e.s : deux résidents de la Girandière (Résidence Seniors à Dinan) ont permis aux Crieurs d’être leurs porte-parole !

Message d’un résident de la Girandière :

« Il était une fois…

La veille de Noël, après le déjeuner, ma sœur et moi avons aidé nos parents à installer et décorer le sapin. L’après-midi fut bien occupé mais joyeux. Le poste de T.S.F. égrenait des chants de Noël que nous fredonnions. En fin de journée, notre arbre avait belle allure avec ses étoiles argentées, ses boules multicolores et sa guirlande électrique qui clignotait dans le crépuscule naissant.

Après le dîner, je me retirai dans ma chambre. Pendant les vacances, pas de « couvre-feu ». Je pouvais lire après 20h30, et je lus, je lus longtemps des histoires de trappeurs et leurs chiens dans un livre de la « Bibliothèque Verte » sur le Grand Nord canadien. J’allais éteindre lorsque j’entendis des chuchotements et des légers bruits dans le salon. J’entrouvris la porte, et là,… je vis mes parents… qui… installaient les cadeaux dans les chaussures que nous avions posées au pied du sapin. Je ne dis rien et me recouchai tout songeur.

Le matin de Noël, avec ma sœur, nous avons manifesté notre joie pour les cadeaux trouvés dans nos chaussures. A la fin du déjeuner, ma sœur partit jouer dans sa chambre. Resté seul avec les parents, je leur dis… hésitant… Euh… hier soir… j’ai vu… Le Père Noël. Ils sourirent, me prirent dans leurs bras et dirent « tu es notre grand fils maintenant ».

J’avais 7 ans…  L’âge de raison.

Il était une fois… un Noël qui fut différent des autres. »

Message d’un résident de la Girandière :

« Quand j’étais gosse, haut comme trois pommes, je ne savais pas exprimer les mots pour te dire combien je t’aimais.

Tu me faisais rêver, vivre, vibrer, frissonner comme tu ne peux pas t’imaginer. Je savais que dans la nuit de Noël, et bien avant, tu voyageais partout. Dans le ciel, sur les routes sur tous les chemins boueux de la campagne de mon petit village que j’adorais.

Je savais aussi comment tu étais habillé. Pour te protéger du froid, tu te revêtais d’un grand manteau et d’une grande capuche rouge qui ne dissimulaient pas ta longue barbe blanche. Sur ton dos, tu portais une hotte remplie de cadeaux. Dans ma petite tête d’enfant bouillonnant de naïvetés et fééries merveilleuses j’essayais de deviner ce que tu allais m’apporter, déposer soigneusement dans mes souliers que je n’avais jamais autant cirés.

J’avais dit à mes parents que je voulais un ballon de foot. Mais dans l’école de ma jolie bourgade, je n’arrivais pas à être sage. Et tous les jours dans ma famille on ne cessait de me répéter « Attention, si tu n’es pas sage le père Noël ne passera pas ». Quelle épreuve pour moi, petit bonhomme tonique et indiscipliné que j’étais partout et en toute chose.

A tel point que dans ma petite chambre située au premier étage de maison, juste au-dessus de la cheminée je t’avais entendu. J’en étais sûr. Je m’étais enfoui dans mes draps parce que c’était toi. Je racontais ça à tous ceux que je rencontrais où que ce soit.

Ah !!! Mon cher père Noël, si tu savais les bonheurs magiques et féériques que tu nous a fait vivre à l’époque de notre enfance. C’était chez nous ou ailleurs. Mais ce que c’était beau, très beau. Nous ne les oublierons jamais !!! »

Les commentaires sont fermés.

Fièrement propulsé par WordPress | Thème : Baskerville 2 par Anders Noren.

Retour en haut ↑