
Avez-vous entendu parler des aventures d’une poule, prénommée Monique et qui a fait le tour du monde ? Si si, c’est possible, ce n’est pas une fable et c’est même arrivé tout récemment !
Au tout début de l’histoire, il y a le rêve d’un jeune breton : Guirec Soudée. A 21 ans, en 2013, il part sur un voilier en acier de 21 m baptisé Yvinec, du nom de la petite île au large de Plougrescant où il a vu le jour.
Son aventure va durer 5 ans !
Une petite crêpe avant de prendre la mer et c’est parti pour une traversée de l’Atlantique ! Il fait escale aux Canaries pour faire quelques réparations. Cette première étape a déjà été une aventure ! Il repart avec une équipière étonnante : Monique, une poule rousse ! Il reprend sa route pour les Antilles, puis se dirige vers le Nord. Au Groenland il vit un hivernage de 130 jours. C’est-à-dire qu’il est coincé volontairement dans la glace !
« Je me réveille à 11 heures, jette le coup d’œil rituel à travers mon hublot et, surprise, une fine pellicule grisâtre recouvre la mer. Ce n’est pas de la neige. Sinon je ne verrais rien à travers mon hublot. Dehors, ce que je découvre est hallucinant de beauté. La glace s’est formée autour du bateau et s’étend partout, jusqu’à la côte. Ça y est ! Enfin ! C’est la banquise ! C’est la banquise qui s’installe. Un mois que je l’attends, la guette en me demandant « Mais quand est-ce que ça va venir », et voilà, c’est là. Quel pied ! On va enfin l’avoir notre hiver arctique ! »
Il est le plus jeune navigateur à passer le passage du Nord-Ouest en 2016. Le voici dans le Pacifique ! Monique est d’une bonne compagnie, elle pond des œufs frais, attrape des poissons volants sur le pont du bateau,…
« Regarde bien, Monique, nous on est là. Ça s’appelle l’île de Vancouver. C’est beau, hein ? Et tout en haut ? C’est le Groenland ! La baie de Disko, qu’est-ce qu’on a pu rigoler là-bas tous les deux… Même si on s’est gelé les plumes, on peut dire qu’on a eu de sacrés coups de chaud ! Tu te souviens ? Alors maintenant, Momo, suis bien mon doigt. Voilà. Tu vois tout ce bleu ? C’est l’Océan Pacifique. Et tous ces petits points au milieu du bleu ? Des îles. Arrête de gigoter, Momo, écoute-moi. Donc ça, c’est la Polynésie. Un endroit où les colliers sont faits de fleurs, où ça sent bon la vanille et la noix de coco. On y va. Ce sera un long voyage, Monique, un long voyage. Mais au bout, on trouvera de l’eau turquoise et du sable blanc très doux, comme chez moi à Yvinec, mon île bretonne. Je t’y emmènerai un jour. La Polynésie, ça nous fera du bien après la glace. Tu verras, c’est un peu comme chez toi, à Tenerife, ton île des Canaries. Dans ce paradis, tu pourras attraper tous les poissons que tu voudras. Et puis on fera de la planche, du paddle et même du kite et, promis, on ne s’envolera pas trop haut ! Alors, qu’est-ce que tu en dis ? »
Guirec et Monique sont rentrés de leur beau voyage en décembre 2018. Guirec Soudée a pris la plume pour nous raconter son incroyable aventure où tout n’a pas été facile. Il a vécu des moments douloureux, des moments particulièrement difficiles voire dangereux : « Je ne panique pas, paniquer ne sert à rien, sauf à t’embrouiller le cerveau. Je ne dis pas que je suis zen en toutes circonstances, mais je m’efforce de rester positif. Croire en toi, te faire confiance, chercher le moyen de t’en sortir, c’est la meilleure façon de trouver une solution. Je prends la vie comme un défi, comme une série d’obstacles à affronter, pas à contourner. »
Il nous touche aussi par sa passion, ses rêves, et nous prouve qu’il est toujours possible de les réaliser. Il nous montre un monde d’échanges simples, de belles rencontres, de solidarité.
Retrouvez les aventures de Guirec Soudée à la bibliothèque :


Si vous avez aimé cette histoire, vous pouvez découvrir les nouvelles aventures de Guirec Soudée. Il est parti sans Monique, avec un nouveau projet ! Il a débuté en décembre 2020 une traversée de l’Atlantique à la rame… Son arrivée est prévue ce vendredi à 17h au port de Gustavia à Saint Barthélémy. Soutenez-le en le suivant :

Ce navire a été dessiné par l’architecte Jean Claude Viant. Il est insubmersible,
non auto-redressable. Son poids à lège (vide) est de 500kg, au départ il pèse près d’une tonne avec l’équipement et les vivres nécessaires aux 60 jours d’autonomie de Guirec. Il est équipé d’un désalinisateur d’eau de mer et de panneaux solaires.