La bibliothèque de Marie-Paule Salonne au-delà des livres

Grande nouvelle, le catalogage de la bibliothèque de Marie-Paule Salonne est enfin terminé ! En tout, ce sont près de 900 ouvrages qui la composent. Ces derniers peuvent être regroupés en différentes catégories : les romans, les documentaires sur des sujets variés tels que l’écriture, le dessin, la philosophie, la religion… Mais ce qui occupe la place la plus importante de cette bibliothèque, c’est la poésie. En allant dans le détail, des auteurs reviennent régulièrement. Marie-Paule Salonne entretenait une sociabilité importante avec des écrivains de son époque, et surtout avec des écrivaines. Elle semble même vouer une totale admiration pour l’une d’elles : Lucie Delarue-Mardrus (1874-1945).

Portrait de Lucie Delarue-Mardrus paru dans son autobiographie Mes mémoires,
Gallimard, 1938 (Bibliothèque municipale de Dinan, MPS.M.115).

Véritable boîte aux trésors, la bibliothèque de Marie-Paule Salonne pousse à la curiosité. En effet, elle avait semble-t-il pour habitude de conserver sa correspondance dans ses livres. Elle collait régulièrement les lettres reçues par des auteurs ou en rapport avec eux dans leurs ouvrages. C’est ainsi que dans l’autobiographie de Lucie Delarue-Mardrus, Mes mémoires (Gallimard, 1938), se trouve une lettre signée par une certaine Germaine de Castro et évoquant le décès de l’auteure.

Poussée par la curiosité, il faut que j’en sache plus sur cette personne qui semble tant aimée par ses contemporains. Mes recherches me font alors découvrir une femme à la vie tumultueuse. Tantôt épouse du traducteur des Milles et une nuit, tantôt amante de Natalie, Valentine et Germaine, c’est une artiste complète et prolifique. Elle publie des romans, de la poésie, des récits de voyage, devient membre du jury du prix Femina et s’illustre en peinture et en sculpture. Malheureusement, bien que les années d’avant-guerre (1900-1914) lui offrent la célébrité et les soirées mondaines, la fin de sa vie est plus compliquée. Elle écrit surtout pour survivre financièrement et avec l’éclatement de la Seconde Guerre mondiale, elle se voit contrainte de vendre tous ses biens et de vivre chez son amie Germaine.

La lettre est collée à la fin des mémoires de Lucie Delarue-Mardrus (MPS.M.115).

Se dégage alors le portrait d’une femme du XXe siècle, qui connaîtra aussi bien le faste des « Années folles » que l’horreur de la guerre. Une femme qui pourrait aujourd’hui être une véritable féministe et qui a sans doute inspiré Marie-Paule Salonne, dont la mère a été une des premières figures féministes de Bretagne, Marie Le Gac-Salonne, aussi connue sous le pseudonyme de Djénane. Ce qui est sûr, c’est qu’elle l’admirait au point de conserver près d’une vingtaine de ses ouvrages.

Photos extraites de Mon amie Lucie Delarue-Mardrus, de Myriam Harry
(Bibliothèque municipale de Dinan, MPS.P.623).

Ce n’est ici qu’une bribe de ce que cette bibliothèque peut nous offrir. Elle regorge de petits détails qui méritent d’être découverts, analysés et mis en lumière. Il s’agit de trouver ce qui se cache derrière les livres…

Rayonnage de la bibliothèque Marie-Paule Salonne avec les ouvrages de Lucie Delarue-Mardrus.

Pour aller plus loin, vous pouvez retrouver les ouvrages de Marie-Paule Salonne, de Marie Le Gac-Salonne sur le catalogue de la bibliothèque. Les ouvrages de Lucie Delarue-Mardrus viennent essentiellement du fonds Marie-Paule Salonne et sont cotés MPS.P.624 à 637 ainsi que MPS.M. 114 ; 115 ; 176 et 177.

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