Prix du Club-lecture 2022

Le 28 octobre 2022 le Club-lecture de la Bibliothèque de DINAN s’est réuni et a décerné le Prix du Club-lecture 2022 à :

Giuliano da Empoli « Le mage du Kremlin », Gallimard, 2022

Le Prix en quelques chiffres :

  • 15 livres en lice (sélection de la liste Goncourt 2022),
  • 4738 pages,
  • 52 jours,
  • 26 membres participants à ce marathon de lecture,
  • deux rencontres : les 14 et 28 octobre 2022,
  • plus de 4 heures de discussions passionnées, d’échanges riches,
  • deux tours de vote.

La soirée s’est terminée par un repas convivial au restaurant.

Giuliano da Empoli a été informé de ce prix et invité à venir nous parler de son livre …

Les membres du Club-lecture vous conseillent cette belle lecture …

https://www.ouest-france.fr/bretagne/dinan-22100/le-club-lecture-de-la-bibliotheque-de-dinan-decerne-le-goncourt-dinannais-au-mage-du-kremlin-b30763dc-5787-11ed-8ae7-ac0fdbb56014

« Là où chantent les écrevisses » de Delia Owens

Delia Owens est née en 1949 en Géorgie aux Etats-Unis et a vécu de nombreuses années en Afrique. Ecrivaine et zoologiste, elle est diplômée de l’Université de Géorgie et a publié avec succès des ouvrages sur les animaux et la nature.

Là où chantent les écrevisses est son 1er roman publié aux Etats-Unis en 2018, traduit en français en 2020.

Une belle évocation de la nature et une rage de vivre

Ce roman est une découverte improbable : un titre pas vraiment attirant, une histoire qui se déroule dans un marais avec des habitants peu recommandables et pourtant ce roman fut réellement un bon moment de lecture.

Nous sommes aux Etats-Unis, dans l’Etat de Caroline du Nord, dans les années cinquante.

Delia Owens nous embarque à la rencontre de la famille Clark qui vit dans une cabane dans le marais, des déclassés de la vie. Nous allons surtout suivre la vie de la dernière des enfants, Kya de son nom complet Catherine, Danièle Clark ,  » la fille des marais ».

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« I am, I am, I am : dix-sept rencontres avec la mort » de Maggie O’Farrell

Il s’agit de dix-sept tableaux vivants, indépendants les uns des autres, racontant une histoire à travers une partie du corps qui a failli entrainer la mort. Dix-sept petites descentes aux enfers, mais dix-sept retours à la vie.

L’accouchement du premier enfant qui devient une menace de mort pour la mère et l’enfant parce que l’obstétricien prend la mère pour une snob qui ne veut pas accoucher par les voix naturelles ; il lui refuse une césarienne.

Le couteau sous la gorge pour quelques billets.

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« Des hommes couleur de ciel » de Anaïs Llobet

Drames humains : de la guerre à l’exil, une chance pour certains, pour d’autres une crispation qui les entraîne vers la radicalisation.

Ce roman tourne autour de trois personnages principaux : Alissa Zoubaïeva, professeur de russe et Oumar et Kirem Akhmaïev, deux frères tchétchènes. Oumar a été l’élève d’Alissa, il y a deux ans et Kirem l’est cette année, chacun a un lien à l’attentat terroriste qui met les Pays-Bas en état de choc.

2017, La Haye.

Un attentat terroriste a lieu dans un lycée. La bombe placée sous une table du réfectoire explose à l’heure du déjeuner, au moment où un grand nombre d’élèves s’y presse. On parle d’une vingtaine de morts, élèves et professeurs. Très vite, les autorités néerlandaises dirigent leur suspicion vers Kirem.

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« Miroir de nos peines » de Pierre Lemaitre

Il n’est nullement besoin de présenter Pierre Lemaitre. Il est non seulement auteur de romans noirs captivants comme Alex ou Sacrifices, mais il a également obtenu le prix Goncourt en 2013 pour Au revoir là-haut qui a été adapté au cinéma en 2017 par Albert Dupontel.

Au revoir là-haut est le premier volume d’une trilogie intitulée Les enfants du désastre, relatant la France de l’entre-deux-guerres. Il décrit la fin de la guerre 14-18 et l’immédiat après-guerre au travers de l’histoire d’Edouard et d’Albert, deux rescapés du conflit, et d’une série de personnages tous plus intéressants les uns que les autres ; et plus escrocs !

Le deuxième volet, Couleurs de l’incendie, paru en 2018, relate les années trente et les conséquences de la crise de 1929, vécue par Madeleine, la soeur d’Edouard.

Le troisième tome enfin Miroir de nos peines qui vient de paraître début janvier, nous plonge dans la débâcle de 1940. Nous nous retrouvons sur les routes avec ces Français fuyant l’avancée des troupes allemandes sous le mitraillage incessant et sans merci de leur aviation, et essayant de gagner la zone libre.

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« Black no more » de George S. Schuyler

« Ce livre est dédié à tous les Caucasiens de la grande République qui peuvent faire remonter leurs origines jusqu’à la dixième génération et affirmer sans ciller que leur arbre généalogique n’a pas la moindre branche, brindille ou feuille noire. » 

   Au début des années 1930, Max Disher, jeune Noir élégant vivant à Harlem, a ouïe dire qu’un ancien camarade de classe – devenu le Dr Julius Crookman – s’érige en créateur d’un processus révolutionnaire et unique en son genre permettant de changer la couleur de la peau. Dans une société où les Noirs sont méprisés, rejetés et considérés comme des sous-hommes, la nouvelle se répand comme une traînée de poudre et se transforme promptement en prophétie car, « le Noir n’avait que trois manières de traiter son problème avec l’Amérique. “Foutre le camp, devenir blanc ou serrer les dents.” » Les demandes dès lors affluent et Disher, en loup malin et arriviste, sera l’un des premiers à tenter cette expérience inédite et étrange qui lui offrira une nouvelle vie, de nouveaux horizons et la possibilité de se jouer de ses compatriotes blancs, mais qui apportera aussi son lot d’incertitudes, de doutes et de désenchantement…

« Malgré son bonheur, Max jugea le spectacle très ennuyeux. Ici la joie et l’abandon étaient forcés. Il lui semblait que les Noirs étaient plus gais et s’amusaient plus sincèrement tout en montrant plus de retenue. »

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« Le village évanoui » de Bernard Quiriny

Le village évanoui de Bernard Quiriny

Châtillon-en-Bierre, petit village de mille âmes, assiste au matin du 15 septembre 2012 à un phénomène pour le moins étrange, troublant et terriblement oppressant : il ne leur est tout bonnement plus possible de sortir de leur canton, captifs d’une frontière invisible, prisonniers d’une limite impalpable, comme engloutis par leur propre lieu de vie. Les voitures tombent en panne aux abords de cette mystérieuse démarcation, et les plus valeureux qui tentent de s’échapper à pied ou à vélo se voient vite déboutés de leurs efforts, les routes et autres chemins empruntés ne débouchant nulle part, comme étirés et étendus à l’infini. Les téléphones sont aux abonnés absents, internet ne répond plus, et nos infortunés châtillonnais, escortés par les habitants des petites bourgades alentours, sont désormais condamnés à vivre en vase clos, coupés du monde et privés de leurs repères. Phénomène divin ? Troisième Guerre mondiale ? Apocalypse sélective ? Intervention extraterrestre ? Suppositions et divagations vont bon train, mais il est surtout vital, au lendemain de ce coup de théâtre impromptu, de s’organiser et de parvenir à se suffire à soi-même ; nécessaire sera de mutualiser les efforts, les énergies et les ressources de chacun afin de ne pas sombrer dans le chaos. Seulement voilà, à situation rocambolesque et effrayante, réactions burlesques et délirantes.

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« Le pays des autres » de Leïla Slimani

Mathilde a 20 ans en 1947, elle quitte son Alsace natale pour rejoindre Amine à Meknes. Elle va retrouver ce bel homme de 28 ans, tellement charmant, qu’elle vient d’épouser en France et dont elle est follement amoureuse.

Amine a fait la guerre dans l’armée coloniale en tant qu’interprète, il s’est retrouvé dans un petit village alsacien logé dans la famille de Mathilde et c’est ainsi qu’ils se sont connus.

Après deux jours de voyage épuisants de Strasbourg à Meknes en passant par Marseille, Mathilde retrouve enfin les bras d’Amine…

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« Un monde sans rivage » d’Hélène Gaudy

Un monde sans rivage d’Hélène Gaudy

11 juillet 1897, départ des explorateurs Andrée, Fraenkel et Nils Strindberg. Leur but : atteindre le pôle Nord en ballon. Découvrir et donner leur nom à un nouveau territoire où planter leur drapeau. On sait dès le début du livre que le projet échouera et que les restes de leur corps seront retrouvés, analysés, disséqués, en 1930 (à l’occasion d’une fonte de neige spectaculaire, déjà !).

 Les déconvenues se présentent très rapidement : le ballon descend dangereusement, obligeant les aérostiers à jeter beaucoup de choses, même des vivres, puis le ballon remonte tout aussi dangereusement et ils sont devenus trop légers pour maîtriser les mouvements de leur engin. C’est tellement bien raconté, qu’on se prend au jeu comme si on ne connaissait pas la fin de l’histoire. Le 14 juillet, ils se posent et ne repartiront pas ! On comprend que l’expédition n’était peut-être pas suffisamment préparée (pas de vêtements appropriés et un invraisemblable matériel qu’ils vont traîner coûte que coûte).

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« Ceux qui partent » de Jeanne Benameur

Ceux qui partent de Jeanne Benameur

J’ai découvert Jeanne Benameur en achetant, à une vente de livres de la bibliothèque de Lancieux, Otages intimes. J’ai été séduit. Puis apprenant la sortie de Ceux qui partent, je me suis précipité.

 Le sujet : l’exil, l’émigration sont d’actualité même si le roman se passe en 1910, sur Ellis Island, aux portes de New York.

 Cinq personnages principaux entrent peu à peu :

Il y a d’abord, dans les premières pages, un jeune photographe amateur Andrew Jonsson, attiré par la pose et le mouvement d’un père et sa fille, Donato Scarpia et sa fille Emilia, lettrés italiens. Lui, le comédien tient un livre dans sa main, c’est l’Enéide sa boussole, elle, dans ses bagages, transporte ses toiles, soigneusement roulées et protégées, avec les costumes de scène de son père.

 Andrew est un habitué d’Ellis Island et de la variété des émigrants et de leurs langues. Il est lui-même descendant d’un Islandais et d’une vraie Américaine, descendant d’une fille embarquée sur le Mayflower.

C’est ici, sur ces visages, dans la nudité de l’arrivée, qu’il guette quelque chose d’une vérité lointaine.

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« La transparence du temps » de Leonardo Padura

Leonardo Padura est un auteur de grande renommée, déjà présenté à notre club-lecture. Au départ avec Vents de carême qui débute par une vigoureuse description d’un cyclone balayant les rues de La Havane. Depuis, je guette avec vigilance les nouvelles œuvres de cet auteur !

 La transparence du temps est le neuvième opuscule des enquêtes de Mario Conde, ancien policier, détective privé dont l’instinct, même désœuvré, est encore bien vivant.

Ce nouveau roman débute aussi par une dépression, celle de notre héros : calamité ! Ses 60 ans approchent. Cela détruit son moral, d’autant que ses amis préparent une fête d’anniversaire mémorable. Lui, n’y tient pas du tout.

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« La femme aux cheveux roux » d’Orhan Pamuk

L’auteur est turc et prix Nobel de littérature.

Alors qu’il passe quelques semaines auprès d’un maître puisatier, pour gagner un peu d’argent avant d’entrer à l’université, Cem rencontre au village une troupe de comédiens ambulants, dont une femme à la belle chevelure rousse. Il s’en éprend et malgré la différence d’âge se noue entre eux une brève histoire d’amour. Le maître puisatier est un peu un père de substitution pour le jeune homme en quête d’ identité, mais un accident survient sur le chantier du puits. Cem rentre à Istanbul et tente d’oublier.

En 1980 il est devenu ingénieur géologue, riche entrepreneur quinquagénaire mais il va être rattrapé par son destin.

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